La Méthodologie complète du CV



La Méthodologie complète du CV





Le CV au fil des rubriques

L’état civil et les données personnelles


Les objectifs :

L’objectif de cette rubrique est double : c’est d’abord évidemment de pouvoir vous identifier et, par ailleurs, de pouvoir vous joindre dans la mesure où votre CV aurait l’heur de plaire, ou de pouvoir vous donner une réponse négative dans le cas contraire.

Accessoirement, elle va donner des indications au recruteur sur votre âge qui peut, dans certains cas, être une variable sélective.

Il peut donc être utile de le faire figurer ou au contraire être utile d’éluder cette question.

Modèle :

La position sur le CV des éléments qui concernent l’état civil est par convention en haut à gauche.

On peut voir des CV où cette donnée est présentée en haut et centrée, ou à droite (voir plus bas). De mon point de vue, c’est graphiquement moins joli… mais cela peut se discuter !

Quoi qu’il en soit, cette rubrique est toujours placée en haut du CV. C’est une convention que je ne saurais trop vous conseiller de respecter.

En effet, pas la peine de vouloir faire preuve d’une originalité mal placée et d’obliger ainsi votre lecteur à rechercher ailleurs cette information, qui est l’une des premières qui soit prise en considération.
De même que cette mention figurera sur la lettre de motivation généralement jointe au CV et dont il sera question plus bas dans le chapitre consacré à cet effet.

L’âge peut figurer sous cette rubrique ou être placé en fin de CV en fonction de l’importance que l’on souhaite donner à cette dimension.

Les trois modèles de présentation les plus classiques sont les suivants :
            Gérard DUPOND
            4, avenue des Acacias
            92100 BOULOGNE
            01 46 00 50 00
            gerard.dupond@provider.net

Marié
Deux enfants de 12 et 17 ans

Gérard DUPOND
 4, avenue des Acacias
92100 BOULOGNE
 01 46 00 50 00
 gerard.dupond@provider.net

Marié
Deux enfants de 12 et 17 ans

Autre variante possible :


Gérard DUPOND                            gerard.dupond@boite-mail.fr
 4, avenue des Acacias                 01 46 00 50 00
92100 BOULOGNE

                                                           Marié
                                                           Deux enfants de 12 et 17 ans

Sur le plan de la mise en forme, la présence de caractères spéciaux insérés avant l’adresse physique, le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail donne une petite touche d’originalité sympathique.

Nous verrons également, lorsque nous aborderons la question des styles de présentation, que vous pouvez utiliser différentes polices pour valoriser certains aspects de votre CV.

Cette règle s’applique bien évidemment à cette rubrique même si, ci-dessus, la police utilisée est la même partout.

Contenu :

Vous devez préciser a minima dans cette rubrique : votre NOM et votre Prénom usuel (inutile de faire figurer vos trois prénoms de baptême ou le nom de jeune fille de votre mère !), votre adresse habituelle, le ou les numéros de téléphone où l’on peut vous joindre facilement, votre adresse e-mail si vous en disposez.

Pour le téléphone et l’adresse e-mail, permettez-moi de vous donner une précision utile sur quelques petits détails qui peuvent avoir leur importance… Pour le téléphone, faites bien attention aux messages de vos répondeurs téléphoniques : les recruteurs peuvent avoir de l’humour, mais ils peuvent aussi ne pas en avoir…

Assurez-vous donc que les messageries de vos répondeurs fixes ou mobiles ne sont pas trop fantaisistes… On a parfois des surprises ! Concernant votre adresse e-mail, je vous conseille également la sobriété… Évitez les sobriquets ou autres surnoms fantaisistes… Dans les CV, cela ne fait pas forcément très sérieux et il n’y a rien de plus conventionnel qu’une étape de recrutement…

On y trouve aussi généralement l’âge ou la date de naissance et quelquefois la situation familiale et les enfants. Attention, il ne s’agit pas d’en mettre des kilomètres pour cette rubrique dont nous avons vu les fonctions plus haut.

Ce serait au détriment du contenu le plus important, à savoir vos expériences et vos compétences. Comme nous l’avons évoqué plus haut, vous pouvez également faire figurer votre âge en bas du CV.

Concernant l’âge, et celui-ci étant par nature variable dans le temps, si vous ne mettez que votre âge, pensez à dater votre CV en bas de page, cela permettra de reconstituer votre âge dans l’hypothèse où votre CV serait conservé en vivier.

Au-delà de ces informations basiques, il peut être utile de préciser votre nationalité si vous n’êtes pas français et d’indiquer que vous remplissez toutes les conditions pour travailler en France (carte de travail, permis de séjour…).

Concernant la situation familiale, elle ne présente aucun caractère obligatoire, mais est souvent une information appréciée de vos lecteurs. Ainsi que pour l’ensemble du CV, il est généralement déconseillé pour décrire sa situation familiale d’utiliser les termes « divorcé », « séparé »… qui peuvent avoir une connotation négative.

La mention du permis de conduire à cet endroit du CV et l’indication du fait que vous possédez un « véhicule personnel » donneront des informations qui peuvent être utiles sur votre mobilité. De plus, pour un certain nombre de postes (commerciaux, itinérants, livreurs), cette indication est même « obligatoire ».

Dans le cas des chauffeurs routiers, cette information pourra être détaillée et il pourra être indiqué les dates et lieux de passage de vos différents permis. Elle pourra également figurer, dans ce dernier cas, dans la rubrique formation de votre CV.


Le point de vue du recruteur :

L’âge peut parfois être un critère de sélection. Dans ce cas, soit vous avez l’âge correspondant à ce qui est demandé ou sous-entendu dans l’annonce (par exemple au travers de l’expérience requise) ou le média par lequel vous avez trouvé l’offre d’emploi, auquel cas, vous pouvez sans souci mettre votre âge. Soit vous pouvez « omettre » de le mentionner.

Dans certains cas, il peut être en effet intéressant de dépasser le préjugé de votre interlocuteur et d’éviter ainsi d’être rejeté sur la base uniquement de votre CV pour de mauvaises raisons.

La photo


Les objectifs :

Pourquoi mettre une photo ?

On ne met pas sa photo sur son CV seulement lorsque ou parce que l’on a une bonne tête et que l’on se trouve beau ou belle ! Cette question est d’ailleurs une notion toute relative…

L’objectif de la photo est de permettre au recruteur de mieux mémoriser votre CV. Sur un plan graphique, la photo donnera également un aspect plus technique et plus élaboré à votre CV.

La photo servira également de moyen de mémorisation au cours des entretiens. Les recruteurs reçoivent souvent cinq à huit candidats dans une journée et la présence d’une photo sur le CV les aidera dans la rédaction de leurs conclusions et évitera d’attribuer à Pierre des qualités qui appartiennent à Paul.

J’attire votre attention sur le fait que si elle est de plus en plus répandue, la photo ne présente aucun caractère obligatoire. Si vous souhaitez pour une raison ou une autre ne pas mettre de photo sur votre CV, alors ne le faites pas !

Contenu :

Le contenu est simple : une photo ! La taille conventionnelle d’une photo est celle d’une photo d’identité. Sauf si vous postulez pour un job de mannequin, auquel cas la photo peut avoir plus d’importance (mais dans ce cas, elle est généralement à l’intérieur d’un « book » spécifique plutôt que sur le CV). La photo ne doit donc pas prendre un tiers de la page !

Je vous conseille une photo sobre. C’est un point, je parle de la « sobriété », qui peut d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble des rubriques du CV.

Il faut également penser, lorsque vous envoyez votre CV par Internet ou par La Poste qu’il sera certainement photocopié pour circuler entre les mains des recruteurs ou du service Ressources humaines puis dans celles des responsables hiérarchiques.

Je vous conseille donc de faire le test de la photocopieuse, ou du fax, et de vérifier la qualité de votre photo (et de l’ensemble du CV par la même occasion). Après photocopie… il s’avère que certaines photos trop contrastées ressortent noires. Dans ce cas-là, autant ne pas mettre de photo du tout !

Si vous envoyez votre CV par e-mail, je vous conseille de privilégier un format numérique pour votre photo plutôt que de scanner une photo classique. Si c’est pour un envoi papier, alors je vous conseille de faire faire une série de photos via des vignettes autocollantes (renseignez-vous auprès de votre photographe préféré), c’est beaucoup plus pratique et beaucoup moins coûteux.

Autre solution encore moins coûteuse : faire des copies de votre CV avec une photo en noir et blanc. Je ne vous conseille pas cette dernière solution qui sous-entend que vous allez transmettre le même CV à plusieurs personnes différentes, ce qui est tout à fait contraire à la règle d’or n° 1 qui est, je vous le rappelle, prévoir que l’on adapte le contenu de son CV à son interlocuteur…

Les erreurs à ne pas commettre :

Encore une fois, la fantaisie n’est pas de rigueur ! La photo doit être la plus simple possible : vous ne devez donc pas mettre de photo de vacances ! N’oubliez pas que vous êtes dans un contexte professionnel, alors même si vous êtes beau ou belle, évitez donc trop de fantaisie…

Attention aux photos qui sont trop lourdes sur le plan de la taille du fichier (ce qui est généralement le cas des photos scannées). Chacun a aujourd’hui une personne, dans son entourage, qui possède un appareil numérique. C’est en général beaucoup moins encombrant en termes de taille de fichier et beaucoup plus joli en termes de définition d’image (lorsque c’est ensuite transmis par e-mail).

Il faut mettre une photo récente… La photo doit bien évidemment être un instrument de valorisation de votre candidature, autant choisir de ce point de vue une photo qui vous présente sous votre meilleur jour, mais il faut que la photo soit représentative de ce que vous êtes vraiment et que le recruteur puisse vous reconnaître quand il vous recevra…


Le point de vue du recruteur :

La photo donne un côté plus chaleureux, moins impersonnel au CV. Cela dit, pour moi la photo est surtout importante pour l’entretien.

 Lorsque je vois plusieurs candidats dans la même journée, la photo me permet de me rappeler plus facilement du contenu de l’entretien. De mon point de vue, la photo a donc un côté purement pratique.

Le projet professionnel ou le poste visé


Les objectifs :

L’objectif de cette rubrique « chapeau », au sens où elle est généralement placée en haut de votre CV, est de préciser d’emblée à la personne qui va lire votre CV où se situe votre ambition, quel est votre projet ou le poste que vous visez.

On entre là dans une rubrique optionnelle au sens où elle ne présente aucun caractère obligatoire.

Sa présence dépend du reste du CV, de la logique d’ensemble dans laquelle elle va s’inscrire. Par ailleurs, l’existence de cette rubrique au sein de votre CV suppose d’une part que votre projet soit effectivement défini et d’autre part qu’il y ait une correspondance entre votre projet et le ou les postes à pourvoir au sein de l’entreprise dans laquelle vous souhaitez postuler.

Dans les autres cas, il vaut mieux s’abstenir de mentionner le projet. Enfin, cette rubrique peut être présente, voire devenir quasiment obligatoire dans tous les cas où votre spécialité est telle que vous ne postulez que pour une seule catégorie de poste (infirmière, médecin, assistante de direction…). Vous pouvez également valoriser par ce biais la formation ou la qualification prestigieuse que vous avez acquise.

Cette rubrique est donc destinée à situer votre ambition, en général pour le prochain poste. Elle doit donner le sentiment au recruteur que le CV qu’il va lire correspond à ce qu’il recherche et l’influencer dans ce sens.

Contenu :

Il existe de multiples manières d’exprimer votre projet professionnel, qui ont chacune leur logique et leurs raisons d’être. Vous trouverez ci-dessous les différents modes d’expression de votre projet professionnel ainsi que les situations dans lesquelles il est pertinent d’apporter une telle indication. Ainsi que les situations dans lesquelles il est préférable de ne pas le mentionner.

•On peut exprimer son projet de manière très synthétique et précise en mentionnant un intitulé de poste ou une qualification. Par exemple : assistante de direction, directeur marketing, cariste, juriste droit international…

Dans ce cas de figure, on indique alors clairement au recruteur le poste pour lequel on souhaite postuler. Dès lors, il y a deux situations à distinguer qui vont déterminer l’opportunité de faire figurer une telle mention sur votre ou vos CV.

– Situation 1 : vous savez qu’un tel poste est à pourvoir dans l’organisation à laquelle vous vous adressez, ou bien encore, votre spécialité est telle que vous ne pouvez pas postuler un autre poste, ou vous ne souhaitez pas le faire. Dans ces cas de figure, cette indication est pertinente et sera appréciée de vos lecteurs.

– Situation 2 : vous êtes ouvert à d’autres possibilités au sein de l’entreprise que le seul intitulé que vous mentionnez en termes de projet professionnel. Alors vous faites une erreur en le signalant, car vous réduisez vos chances d’être pris pour un autre poste. En effet, si vous exprimez de manière tranchée votre projet dans votre CV, vous signifiez à vos lecteurs que c’est là votre motivation principale et donc qu’une proposition alternative serait moins intéressante pour vous. Il vaut donc mieux ne pas mentionner de projet professionnel dans ce cas de figure ou bien utiliser une autre formule (voir ci-dessous).

• Vous pouvez exprimer votre projet de manière également synthétique, mais cette fois en étant plus large quant aux possibilités de postes, par exemple en indiquant seulement une grande fonction de l’entreprise : ressources humaines, commercial, informatique, logistique, marketing, production…

Dans ce cas de figure, il s’agit moins de définir une ambition ou un projet que de situer le domaine dans lequel on souhaite postuler. Cela peut être une bonne formulation en particulier en début de carrière où la formation initiale et ses motivations propres peuvent définir le domaine professionnel dans lequel on souhaite postuler, sans pour autant savoir le poste précis dans lequel on souhaite exercer.

Là encore, ce type de formulation permettra à votre lecteur de situer d’emblée le type de poste qu’il pourrait être susceptible de vous proposer.

• Enfin, vous pouvez aussi exprimer votre projet de manière encore plus développée en expliquant en une ou deux phrases ce que vous souhaitez faire de votre vie professionnelle, le type de responsabilités que vous souhaitez avoir, le niveau que vous visez, par exemple : Après 10 ans d’expérience dans les différents métiers du commerce, je souhaite mettre en œuvre mes compétences dans une fonction généraliste de management commercial.

De même que pour le mode précédent d’expression de son projet, cette forme laisse de la place à des alternatives de types de postes susceptibles de vous être proposés, en situant simplement le type de poste visé, en le caractérisant par le domaine (dans le cas ci-dessus, le commerce) ou le niveau (dans le cas ci-dessus, la présence de la dimension management).

Les erreurs à ne pas commettre :

Vous l’avez bien compris, l’expression de votre projet professionnel ou de votre ambition en chapeau de votre CV peut être à double tranchant.

Cela peut constituer un avantage dans la mesure où il y a une convergence entre le poste que vous visez et celui que peut vous offrir l’entreprise et, à l’inverse, cela peut constituer un désavantage dans l’hypothèse où cette convergence n’existe pas. En effet, dans ce dernier cas, cela va vous auto-limiter dans les possibilités de postes susceptibles de vous être offerts pour les raisons évoquées plus haut.

Il est important également d’être attentif au fait que l’ambition ne soit pas en décalage complet avec les possibilités telles qu’elles ressortent de l’analyse de votre CV.

On parle d’ailleurs abusivement dans ce cas de figure de projet professionnel, tandis qu’il vaudrait mieux parler de poste visé. Il s’agit moins, en effet, de donner des éléments sur le poste que l’on vise en fin de carrière (ce qui peut être fait, par ailleurs, dans l’entretien lorsque seront abordées ces questions) que sur le poste convoité.

Le point de vue du recruteur :

J’apprécie en général le fait que l’on mentionne au début du CV une orientation, un projet ou un objectif professionnel. Sur un plan très pratique, cela me permet de classer le CV plus facilement, notamment lorsque je souhaite me créer un vivier de candidatures à partir des CV reçus en spontané.

En revanche, ce que j’observe le plus souvent, c’est que le projet est précisément le poste que j’ai mis en annonce, cela m’indique que la personne a fait l’effort d’adapter son CV, mais cela a tout de même un côté un peu artificiel. Je prends donc en compte cette information surtout dans les cas de candidatures spontanées.

L’expérience professionnelle et les principales réalisations


Les objectifs :

Cette rubrique constitue véritablement le cœur de votre CV. C’est la partie la plus importante. Son objectif va être de convaincre votre lecteur que l’expérience que vous avez acquise, les compétences que vous possédez sont cohérentes avec les besoins de l’entreprise. Vos réalisations professionnelles donneront confiance à vos futurs interlocuteurs sur vos capacités à faire.

C’est vraiment sur cette rubrique, sauf dans le cas des vrais débutants, que va être décidé de vous recevoir en entretien ou non. Elle doit donc être documentée avec le plus grand soin.

Attention, l’expérience professionnelle et les réalisations ne doivent pas être entendues au sens restrictif des emplois rémunérés, avec un contrat de travail. Il s’agit au contraire d’entendre cette rubrique de la manière la plus large qui soit, c’est-à-dire en y intégrant toutes les circonstances d’acquisition de compétences.

Pour les débutants, c’est également les activités associatives, les stages, les jobs d’été, le bénévolat… bref, toutes les expériences dans lesquelles vous avez acquis des compétences transversales que vous allez pouvoir mettre en œuvre dans votre vie professionnelle.

Contenu :

Comme nous l’avons déjà dit, il n’y a pas une seule « bonne manière » de décrire son expérience professionnelle. Aucune expérience n’est univoque et ce qui est important c’est de bien comprendre la logique de l’interlocuteur qui vous lira pour écrire le contenu de votre expérience.
Si vous avez lu avec attention la partie sur le bilan professionnel et documenté soigneusement le tableau concernant l’expérience professionnelle, la création de cette partie de votre CV en sera largement facilitée.

Mon conseil est de vous constituer votre base de données personnelle, votre propre catalogue d’expériences et de puiser dans ce catalogue pour adapter le contenu de cette rubrique en fonction de la destination de votre CV.

L’ordre dans lequel vous ferez figurer vos différentes expériences sera un ordre chronologique. Je vous conseille d’éviter, pour les plus expérimentés, les regroupements par thèmes dans lesquels vos lecteurs vont se perdre (sauf à créer une rubrique spécifique sur les compétences, voir plus loin).

Les deux logiques, chronologique ou anti-chronologique (c’est-à-dire en partant de votre expérience la plus récente pour aller à l’expérience la plus ancienne), sont admises. Mais il est plus agréable pour le lecteur de partir de la dernière expérience et de terminer sa lecture par l’expérience la plus ancienne.

Il existe différentes variantes avec des regroupements d’expériences par thèmes qui permettent de valoriser la maîtrise de plusieurs fonctions dans les cas de personnes très expérimentées avec un profil et des expériences diversifié. Si c’est votre choix, vous devez vous efforcer d’être extrêmement clair et de permettre au lecteur de s’y retrouver à la fois entre vos différentes expériences et dans le temps.

Pour chacune de vos expériences, vous devrez faire figurer dans l’ordre qui suit les éléments de description et de caractérisation de vos expériences.

1. Dates de début et de fin d’expérience

Pour les dates de début et de fin d’expérience, il n’est pas nécessairement utile de faire figurer les mois de début ou de fin. Ce qui, accessoirement, pourra vous permettre de « masquer » pudiquement des périodes de chômage ou d’inactivité. Préparez-vous néanmoins à répondre aux questions immanquables sur les césures entre chacune de vos expériences :
Pour quelles raisons avez-vous changez d’emploi ?
Dans quelles circonstances ?…

2. Le nom de l’entreprise ou de l’organisation

Faites figurer, au début de chaque nouvelle expérience, l’entreprise ou l’organisation dans laquelle vous avez exercé vos talents. Vous pouvez aussi faire figurer en premier le poste que vous occupiez, vous trouverez la formule qui valorisera le mieux votre parcours, mais soyez cohérent pour le reste de vos expériences, et si vous faites ce choix pour la première, faites-le pour toutes celles qui suivent.

Pour les très grandes organisations, il est utile de faire figurer la division ou le département dans lequel vous étiez affecté. Pour les petites et moyennes entreprises, il est souvent apprécié de donner des précisions pour que vos lecteurs, qui ne connaîtraient pas l’entreprise en question, puissent situer le secteur d’activité, les produits, le chiffre d’affaires, l’effectif.

3. Le poste occupé

Vous préciserez ensuite l’intitulé du poste que vous occupiez dans cette entreprise. Dans certains cas, il peut être utile d’adapter l’intitulé pour le rendre intelligible pour vos interlocuteurs et le rendre cohérent avec les fonctions types que l’on trouve sur le marché.

En revanche, il n’est pas nécessairement utile de modifier les titres pour les rendre plus ronflants s’ils ne correspondent pas à la réalité de l’emploi que vous teniez réellement. Vous veillerez à faire ressortir par le choix des polices, l’utilisation de caractères gras, ces deux mentions que sont l’entreprise et le poste occupé.

Lorsque vous avez occupé plusieurs postes au sein de la même entreprise, vous le préciserez ainsi que les dates associées.

4. Les missions et activités principales

C’est la partie principale du contenu de la rubrique et également la plus délicate. Vous devez en effet trouver les mots pour résumer en quelques lignes, de manière valorisante pour vous, plusieurs années d’expérience. Il s’agit de faire preuve d’esprit d’analyse pour réussir à dégager de votre expérience les éléments les plus marquants. Vous devez également faire preuve d’esprit de synthèse : il ne s’agit pas d’écrire un roman sur votre vie professionnelle, mais plutôt d’être concis. Votre CV doit se restreindre de préférence à une page (deux pages pour les personnes les plus expérimentées).

Vous devez être attentif à la qualité littéraire de votre texte afin qu’il soit lisible pour vos interlocuteurs. Outre le fait que les fautes d’orthographe ou de grammaire doivent être soigneusement éliminées, vous supprimerez également toutes les abréviations et autres formes de jargon propre à votre métier en ayant à l’esprit que tous vos lecteurs ne seront pas des spécialistes de votre domaine.

Un autre point auquel vous devrez accorder toute votre attention dans la description de vos activités ou de vos réalisations concerne l’ordre dans lequel vous placerez les différentes composantes de chacune de vos expériences.

Vous devez toujours commencer par le plus important et terminer par les points de second plan. Veillez également à trouver un ordre logique dans la séquence des points qui serviront à caractériser votre expérience. Ne perdez jamais de vue que votre lecteur ne connaît pas aussi bien que vous le détail de vos activités.

Vous serez également attentif à l’homogénéité du contenu de votre texte. Par exemple, si vos phrases commencent par des verbes à l’infinitif, mettez des verbes à l’infinitif au début de chaque phrase. Inversement si vous faites commencer vos phrases par d’autres formes grammaticales, assurez-vous de l’homogénéité de l’ensemble.

Pour chacune de vos expériences, il faut que les lecteurs puissent situer vos responsabilités à travers la description de vos activités. Il est également utile de faire figurer vos principales réalisations pour chacune de vos expériences.

 Par exemple pour une même activité, il est important de préciser votre niveau de responsabilité avec l’utilisation des mots suivants : décider, participer, conduire, animer, piloter, assister… Il s’agit de trouver le verbe qui valorise le mieux votre action et qui correspond à la réalité. Vous trouverez ci-après une liste de verbes d’action pour enrichir vos propres idées.

Vous éviterez les énumérations d’activités placées les unes à la suite des autres mais vous irez à la ligne pour chacune de vos activités distinctes afin de faciliter la lecture.

Lorsque c’est possible et que cela est de nature à valoriser votre candidature, vous indiquerez des éléments chiffrés susceptibles d’illustrer les enjeux de vos postes, vos réalisations.

Vous pouvez structurer chacun de vos postes en utilisant des sous- rubriques, par exemple :

Nom du poste ou mission
– Objectif
– Activité
– Principaux résultats obtenus
Si vous utilisez une telle segmentation, vous veillerez à être cohérent et à utiliser la même segmentation pour l’ensemble de vos expériences.

Le point de vue du recruteur :

C’est bien évidemment pour moi le point le plus important dans un CV. On voit le pire et le meilleur dans cette partie. Il y a ceux qui pensent que les recruteurs sont des spécialistes de tous les métiers et qui truffent leur CV de termes techniques et d’abréviations.

Ce qui nous intéresse en tant que recruteur, c’est d’essayer de voir si l’empreinte que l’on recherche est dans le CV, de situer le niveau de contribution de la personne à partir de ce qu’il a pu écrire, à partir des verbes employés. Par exemple, ce n’est pas la même chose de « piloter » ou de « participer », de « décider » ou de « recueillir l’information servant à prendre la décision ».

Je suis particulièrement attentif aux capacités de synthèse des candidats, ils doivent savoir trouver les mots justes pour exprimer de manière concise la réalité de leurs expériences professionnelles.
Liste de verbes pouvant être utilisés pour caractériser votre action, votre niveau de responsabilité

Les compétences


Les objectifs :

Les objectifs de cette rubrique sont comparables avec ceux de la précédente qui concerne l’expérience. Par ailleurs, dans la présentation des CV, les compétences sont souvent mélangées à l’expérience.

L’objectif de cette rubrique lorsqu’elle existe en tant que telle, ou bien lorsque ses éléments sont disséminés dans la partie concernant l’expérience, est de montrer au recruteur vos savoir-faire et savoir être opérationnels.

Il s’agit de souligner les acquis de l’expérience en complément de la description de l’activité professionnelle et des missions qui vous ont été confiées.

Il s’agit d’une rubrique optionnelle. L’existence d’une telle rubrique identifiée en tant que telle dans un CV suppose un travail préalable d’analyse des compétences (cf. autobilan professionnel).

Contenu :

La définition généralement donnée à la compétence est : l’ensemble des savoir-faire, connaissances et savoir être ou comportement professionnel qui, réunis, permettent une action efficace. La compétence est donc le résultat de l’expérience.

La qualifier en tant que telle dans un curriculum vitae vous permet, lorsque les compétences en question sont pertinentes en regard du poste que vous visez, de souligner la convergence qui peut exister entre vos savoir-faire et les pré-requis du poste.

Il y a deux modes principaux pour aborder vos compétences :
• Vous pouvez donner au début de votre CV un résumé des compétences que vous avez pu acquérir au cours de votre expérience professionnelle. Dans ce cas de figure, vous serez attentif à ce que cette rubrique ne cannibalise pas, en la vidant de sa substance, le contenu de la rubrique Expériences professionnelles. Vous veillerez également à faciliter la lecture de cette rubrique en regroupant les compétences par thèmes.

• Vous pouvez en conclusion de chacune de vos expériences formaliser les compétences que vous y avez acquises.

Dans les deux cas, cette approche est appréciée des recruteurs. D’une part, elle montre que vous êtes capable de recul par rapport à vos propres expériences, d’autre part, cette formalisation témoigne de vos capacités de capitalisation.

De plus, la notion de compétence est un concept qui est à la mode dans les directions de ressources humaines et vous aurez ainsi l’occasion d’utiliser un langage qui est usité par les recruteurs.

Les erreurs à ne pas commettre :

La description de vos compétences ne doit pas ressembler à un inventaire à la Prévert !
Vous devez faire preuve d’esprit de synthèse et vous concentrer sur les compétences principales qui vous caractérisent. Vous devez également tenir compte dans la description de vos compétences, comme nous l’avons dit à propos de l’expérience du contenu de l’annonce, de ce que vous savez du poste à pourvoir, pour lequel vous postulez afin d’adapter la manière dont vous allez valoriser tel ou tel aspect de vos compétences.

Il faut faire attention de ne pas confondre les compétences qui sont transversales à vos expériences, et les activités réalisées dans vos différents postes.

Le point de vue du recruteur :

Je trouve toujours très intéressant de regarder les curriculum vitae dans lesquels les candidats font état de leurs compétences. Mais je dirais que c’est un exercice à double tranchant pour les candidats. Dans certains cas, on note l’effort de réflexion sur son expérience, mais dans d’autres cas, on est frappé par le caractère artificiel de l’exercice.

Autant dire que si, dans le premier cas, c’est un atout pour le candidat, dans le second c’est clairement un handicap. Pour moi, une rubrique Compétences est utile et même presque indispensable au-delà d’une dizaine d’années d’expérience. En deçà de ce niveau d’expérience, le contenu de ce genre de rubrique est souvent très pauvre et vide de son contenu la partie expérience du CV.

La formation initiale


Les objectifs :

Il s’agit de donner au recruteur l’information du niveau de formation le plus élevé que l’on a atteint. L’objectif est évidemment de donner l’information utile sur le lien entre le contenu de sa formation et le poste à pourvoir.

Contenu :

Le contenu de cette rubrique peut paraître de prime abord très simple : énoncer le catalogue des diplômes que l’on a pu obtenir au cours de sa scolarité. Il n’y aurait donc pas de raison de trop réfléchir sur le contenu de cette rubrique et il suffirait de reproduire l’intitulé des titres que l’on a obtenu pour la remplir facilement.

Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples et il faut, y compris sur ce thème, appliquer la fameuse règle d’or n° 1 de l’adaptation. En effet, l’intitulé seul du diplôme, peut être utilement complété de mentions qui vont renforcer l’information à destination des recruteurs.

Si votre diplôme est peu connu, il pourra être intéressant de préciser les principaux contenus du cursus, si votre diplôme comporte des options, il pourra être utile de les préciser.

Le thème de votre mémoire, lorsqu’il peut avoir un lien avec le poste ou apporter des informations sur les compétences et les connaissances que vous avez pu acquérir, sera également une information précieuse pour vos interlocuteurs.

De la même manière, vous pourrez citer le thème de vos rapports de stage lorsqu’ils sont significatifs. Pour les universitaires, la participation à des recherches pourra également trouver sa place dans cette rubrique sous les mentions concernant les diplômes.

Attention à ne pas surestimer la connaissance que peuvent avoir vos interlocuteurs du contenu des diplômes. Tous les recruteurs ou les managers qui examineront votre CV ne sont pas des spécialistes du système éducatif, il peut donc être tout à fait utile de donner des précisions sur les matières qui vous ont été enseignées.

C’est particulièrement vrai pour le cas des jeunes diplômés et des débutants qui pourront y trouver par ailleurs un moyen utile d’enrichir leur CV. Là encore, vous devez donc tenir compte de l’annonce, de ce que vous savez du poste à pourvoir pour adapter le contenu de la rubrique à ce que vous savez, ou ce que vous imaginez des attentes de votre interlocuteur.

Les stages effectués au cours de la formation ne seront pas inscrits dans cette rubrique. Il vaut mieux placer ces éléments dans la partie Expérience professionnelle afin de la renforcer. Ceci est particulièrement vrai dans le cas des débutants.

Le point de vue du recruteur :

J’ai deux remarques sur ce thème : d’abord je déteste les abréviations qui sous-entendent que tout le monde doit savoir ce que l’on écrit. Y compris pour les grandes écoles, j’apprécie que l’on me mette en toutes lettres l’intitulé de la formation.

Ensuite, il y a les « universitaires » qui détaillent toutes leurs formations depuis le bac en énonçant chacune des étapes de leur formation, ce que je trouve dans 80 % des cas superflu. Lorsque les personnes ont suivi la même filière depuis la première année jusqu’au DESS, les options de la maîtrise et l’intitulé du DESS me suffisent, inutile de me parler de la licence et du DEUG en plus.

La formation continue


Les objectifs :

L’objectif de cette rubrique est de donner au lecteur de votre CV les compétences clés et les connaissances que vous avez acquises via la formation continue au cours de votre parcours professionnel.

Contenu :

Nous l’avons déjà évoqué dans la partie concernant le bilan de compétences, la formation continue est un point qui prend une importance croissante en raison de la vitesse des évolutions technologiques. Ces évolutions rendent obsolètes de plus en plus rapidement les connaissances acquises via la formation initiale et renforcent corrélativement l’intérêt des acquis de l’expérience et de la formation continue. Cette rubrique aura donc d’autant plus d’importance que l’auteur du CV sera expérimenté.

Notons toutefois, pour les personnes très expérimentées, qu’il ne s’agit pas de mettre sous cette rubrique l’ensemble des formations suivies depuis votre premier emploi. Vous devez mettre sous cette rubrique les formations les plus significatives, celles qui sont reconnues sur le marché de l’emploi et que vos lecteurs reconnaîtront comme des atouts.

Vous devez toujours vous poser la question de la pertinence de ce que vous écrivez pour vos lecteurs. Au risque d’insister lourdement, je reparlerais un instant de la règle d’or d’adaptation pour dire que là encore vous devez réfléchir à ce que va apporter l’information que vous vous apprêtez à mettre dans votre CV en regard du poste à pourvoir et des compétences qui seront requises dans cet emploi.

Le point de vue du recruteur :

Cette rubrique m’intéresse beaucoup, notamment pour les formations techniques et différentes formations informatiques ou électroniques.

Certaines formations peuvent être assez longues et extrêmement coûteuses et, dans un certain nombre de cas, cela peut être un point très intéressant. Il faut faire attention aux formulations trop générales et qui finalement n’apportent aucune information, par exemple : « maîtrise de l’informatique », ça ne veut rien dire pour moi si l’on ne précise pas dans quels environnements, avec quels types de logiciels ou de progiciels, pour quels types de langages.

Les activités associatives ou sportives


Les objectifs :

On rentre là dans les limites entre la vie privée et la vie publique. L’objectif de cette rubrique est de montrer à vos interlocuteurs où se situent vos véritables centres d’intérêt extra-professionnels, sachant que certains peuvent avoir des « connexités » avec le domaine professionnel.

Il faut prendre en considération le fait que les recruteurs ont généralement une représentation personnelle (justifiée ou non) du lien entre les activités sportives ou associatives et les qualités personnelles, les compétences professionnelles. Ainsi ils établissent des liens, de manière fondée ou non (cela reste à prouver), entre activités associatives, sportives et les dimensions de la personnalité.

Même si ces liens relèvent certainement plus d’un saut d’inférence et d’une représentation personnelle de la formation de la personnalité (pour ne pas dire de stéréotypes) que d’une véritable recherche scientifique sur le contenu éventuel de ce lien, il faut néanmoins prendre ce fait en considération.

Ainsi la sociabilité ou le goût du travail en équipe, le leadership, sont souvent associés aux sports collectifs (basket, football, rugby…). Dans cet esprit, on pensera volontiers que les sports d’équipe vont refléter une personnalité sociable et extravertie, tandis que des activités sportives plus individuelles (golf, tennis…) vont moins solliciter ces capacités.

Contenu :

Il s’agit pour vous de mentionner, dans cette rubrique, vos activités sportives lorsqu’elles sont significatives et vos activités associatives lorsqu’elles existent et qu’elles peuvent servir votre candidature.

Certaines activités associatives peuvent également figurer dans la rubrique expérience d’un CV, ceci est vrai en particulier pour les débutants qui auront pu par le biais d’associations, d’ONG, d’actions de bénévolat, acquérir des compétences tout à fait transférables dans le monde professionnel.

Les erreurs à ne pas commettre :

Ayez toujours à l’esprit que vos futurs interlocuteurs peuvent partager vos « centres d’intérêt », ils vous interrogeront certainement sur les éléments que vous avez mentionnés sur ce thème. Il faut donc que vous soyez capable, si vous faites figurer ce type d’information d’argumenter au-delà des généralités ou des banalités. Rappelons qu’il ne s’agit pas de mettre à tout prix quelque chose sous cette rubrique.

Restreignez-vous aux éléments marquants et posez-vous la question de savoir en quoi cela peut servir votre candidature. Pour le volet associatif, je vous déconseille de mentionner vos activités au sein d’un parti politique (cela peut engendrer des débats polémiques avec vos futurs interlocuteurs qui ne partagent pas forcément vos opinions).

Le point de vue du recruteur :

Ce n’est jamais pour moi un facteur totalement déterminant, mais souvent on constate des liens entre la personnalité et les choix d’activités sportives ou associatives. On sait que celui qui va avoir pris la présidence de son association d’étudiant ou qui aura été capitaine de son équipe de rugby aura certainement eu l’occasion de développer son leadership, par exemple.

Les activités sportives ou associatives vont donc nous donner des indications sur des dimensions de la personnalité que nous pourrons confirmer évidemment dans la suite du processus de recrutement comme la sociabilité, le goût du travail en équipe par exemple.

Les hobbies


Les objectifs :

Le rôle de la rubrique Hobby est comparable à la rubrique précédente. Il est de donner des indications sur vos goûts et intérêts, d’apporter un éclairage sur ce qui peut constituer des éléments de votre vie personnelle et à ce titre éclairer le recruteur sur vos motivations.

Il faut vraiment, de mon point de vue et comme pour la rubrique précédente, considérer cette rubrique comme optionnelle et ne pas vouloir à toutes fins y mettre quelque chose. Soit vous avez effectivement une passion, qui constitue un fait marquant et valorisant pour vous, auquel cas pourquoi ne pas en faire état, soit vous n’avez rien de particulier à y mettre et alors il vaut mieux s’abstenir.

Contenu :

Les hobbies sont des occupations extra-professionnelles significatives qui peuvent servir à caractériser vos goûts, intérêts et motivations. Ils peuvent également donner des indications à votre lecteur sur votre culture générale.

Difficile d’établir la liste des centres d’intérêt ou des passions possibles qui peuvent figurer dans un CV : depuis l’exercice ou l’écoute de la musique, en passant par toutes les collections possibles et imaginables, les différentes formes d’art… La mention des voyages, lorsqu’ils sont suffisamment significatifs en termes de fréquence et de durée, va donner des indications sur votre ouverture culturelle et votre niveau linguistique.

Là encore, le plus important est de vous poser deux questions :
- Est-ce que cette mention valorise ma candidature ?
- Est-ce un élément suffisamment significatif de ma vie, de ma personnalité pour mériter une mention ?


Les erreurs à ne pas commettre :

Il vaut mieux ne rien mettre plutôt que de mettre des banalités. Les indications du type : lecture, cinéma, voyage, ne sont pas suffisamment significatives pour qu’elles méritent une mention dans votre CV. Tout le monde ou presque lit, va au cinéma et voyage de temps en temps. Ne pas être prêt à répondre aux questions qui pourraient être posées sur le sujet se retournera contre vous au cours de l’entretien.

Le point de vue du recruteur :

Je trouve toujours extrêmement intéressante cette partie du CV et c’est souvent l’une des rubriques que je regarde en premier après la formation initiale. Cela peut donner des indications sur les motivations, les goûts et les intérêts. Cela indique l’ouverture d’esprit de la personne que je vais rencontrer ensuite. En revanche, attention, j’interroge toujours les candidats sur cette partie et j’ai parfois des surprises, comme des personnes qui se disent passionnées par la littérature et qui après quelques questions ne connaissent aucun des grands classiques ou qui s’avèrent n’avoir rien lu depuis plusieurs mois… Cela ne donne pas tellement confiance sur la véracité du reste du CV ou des propos tenus au cours de l’entretien.


Les autres mentions


Les objectifs :

Attention, je précise immédiatement que si j’utilise le titre « autres mentions », j’aurais pu d’ailleurs mettre aussi « divers », il ne faut surtout pas avoir de rubriques avec un titre de cet ordre dans votre CV ! C’est extrêmement dévalorisant pour ce qui se retrouve dans le « divers » et cela ne dénote pas d’une grande imagination ou recherche de votre part. Le message qui serait reçu par votre lecteur avec une rubrique « divers » serait du type « voilà, il y a aussi cela, mais comme je ne savais pas très bien où le mettre, je l’ai mis là… ! » Bref pas très positif tout cela.

Comme pour les rubriques optionnelles, si vous avez des informations complémentaires à faire figurer dans votre CV, parce qu’elles peuvent servir votre candidature, alors elles doivent y figurer et vous devez trouver le titre approprié de votre rubrique. Si, en revanche, vous ne savez pas trop en quoi elles peuvent servir votre candidature, alors utilisez plutôt la place que vous libérerez en éliminant ces informations pour développer le contenu de vos expériences professionnelles pour lesquelles on n’a en général jamais assez de place.

Contenu :

Langages informatiques

Cette mention peut être importante et nécessiter une rubrique à part entière pour tous les métiers où la maîtrise des TIC (technologies de l’information et de la communication) est importante. Par ailleurs, il est inutile de créer une rubrique uniquement pour dire que vous « maîtrisez les outils bureautiques ».

La création d’une rubrique informatique doit préciser les langages, les environnements, les progiciels que vous maîtrisez. Dans certains cas, l’origine de votre compétence pourra également intéresser vos interlocuteurs (par exemple : 2 semaines de formation à l’institut SAS).
Lorsque l’informatique est l’une de vos compétences principales, vous éviterez les énumérations interminables et dans le désordre de tous les outils que vous maîtrisez, mais vous ferez au contraire un effort d’organisation et de classement des différents éléments de cette rubrique. Vous pourrez les classer par exemple en Langages – Logiciels – ERP – Environnements…

Langues et séjours linguistiques

C’est une information extrêmement importante qui doit figurer dans votre CV. Quel que soit le niveau ou la nature du poste pour lequel vous postulez, la maîtrise d’une ou de plusieurs langues étrangères est un élément à valoriser ! Vous pouvez créer une rubrique « langues étrangères » ou intégrer cette dimension dans la partie formation ou compétences.

Vous indiquerez votre niveau de maîtrise : depuis langue maternelle, à « notions de », il y a de multiples manières de définir son niveau de langue, trouvez celle qui vous valorise le mieux mais qui corresponde à la réalité. Si vous marquez « bilingue anglais » et que c’est utile pour le poste, préparez-vous à commencer votre entretien dans la langue de Shakespeare ! Dans l’hypothèse d’une rubrique spécifique aux langues, pensez à valoriser vos séjours à l’étranger. Vous pouvez cumuler périodes de stage ou de vacances à l’étranger pour arriver à 12 mois passés aux États-Unis, cela donnera une meilleure indication sur votre niveau que tout autre mention.

Enfin, si votre niveau est vraiment très bon, n’hésitez pas à passer un test de niveau (type TOIEC ou TOEFL). Ces niveaux sont reconnus par les entreprises et situent bien mieux votre véritable niveau qu’une simple mention « lu, parlé, écrit ».

Service national

Si vous faites partie des « heureux » ou « malheureux » (les expériences sont diverses sur ce point) qui ont accompli leur service national, vous pourrez le mentionner à la fin de votre CV. Attention, si vous le mentionnez, c’est parce que vous avez des choses à dire sur cette période de votre vie, qu’elle vous a apporté des éléments que vous pouvez utiliser pour valoriser votre candidature.

Vous avez fait votre service national dans la marine pendant la guerre du Golfe, vous avez fait l’école d’officier de réserve, vous avez effectué votre service national à l’étranger…, sont autant de situations qui peuvent être assimilées à des expériences professionnelles et dont vous pourrez parler au cours de l’entretien de recrutement.

Si vous avez effectué votre service national en « coopération » dans le cadre d’un VSNE ou d’un VIE, alors cette expérience figurera dans la partie de votre CV relative à l’expérience professionnelle.

Le point de vue du recruteur :

J’ai très souvent besoin de l’information sur les langues et ça peut être un critère sélectif. J’apprécie quand les candidats distinguent cette information dans une rubrique à part entière. Je n’accorde pas une importance excessive au service national qui ne concerne par ailleurs que les hommes. Je déteste les rubriques fourre-tout.





La présentation du CV : infographie


Introduction


La forme ou le fond ? Que doit-on privilégier dans un CV ? Le fond bien sûr… Mais est-ce si certain que cela ? Avec quoi l’œil du recruteur entre-t-il en contact en premier ? Sur quoi va se forger sa première impression ?

De la même manière que le recruteur va former un premier jugement dans les premières secondes de l’entretien (voir à cet égard la partie de ce livre consacrée aux entretiens), il va se forger une première opinion sur votre candidature à partir de l’impression générale qui va se dégager des documents que vous lui aurez transmis.

La forme est donc un élément extrêmement important qui va conditionner une partie du jugement qui sera porté sur le fond de votre CV ou de votre lettre. Je ne suis pas en train de procéder à un exercice d’influence pour vous obliger à reprendre votre CV pour le rendre parfait à l’œil.

Je veux juste attirer votre attention sur le fait que quelles que soient les qualités et les compétences professionnelles que vous aurez décrites dans le contenu de votre CV, si la présentation est nulle, le jugement qui sera porté sur l’ensemble sera nettement moins bon que si vous avez été également attentif au fond et à la forme.

Ceci étant dit, comment faire pour améliorer la forme de ses CV ?

La méthode zoom


La méthode zoom, c’est une formule pour expliquer comment il faut considérer votre CV. À force d’avoir le nez dessus, le plus souvent vous ne voyez plus des erreurs de mises en forme grossières et certains petits détails vous échappent. Vous allez finir par penser que je suis un peu perfectionniste, vous n’avez pas totalement tort ! Mais vous aussi vous devez être d’une exigence sans faille pour ce qui concerne la mise en forme de votre CV.

Si vous avez respecté toutes les consignes que je vous ai données, concernant le contenu de votre CV, vous devez avoir, sur le fond, un CV de bonne qualité. Il serait donc idiot de gâcher ce capital et de ne pas le mettre en valeur par la mise en forme qu’il mérite.

Alors utilisez cet effet zoom pour tester la mise en forme de votre « œuvre ». Pour cela, il suffit de mettre votre CV loin de vos yeux, puis de le rapprocher progressivement. Placez-le à un mètre au minimum de vos yeux. Vous devez pouvoir distinguer chaque partie comme un bloc compact. Si ce n’est pas le cas, c’est que vos paragraphes sont mal construits, vos parties ne sont pas suffisamment espacées les unes des autres, les paragraphes ne sont pas justifiés. Après avoir mémorisé les points à changer, répétez l’opération de plus en plus près.

Voilà la méthode zoom mise en œuvre. C’est tout bête, mais c’est important. Votre CV, comme votre lettre de motivation à laquelle vous pouvez d’ailleurs appliquer la même punition, doivent être des ensembles harmonieux.

Cette méthode vous permettra à coup sûr de repérer vos principales erreurs de mise en forme.

Attention, la mise en forme telle qu’elle apparaît sur votre traitement de texte préféré peut être modifiée à l’ouverture du fichier… mystères de l’informatique…

Choisissez donc une présentation robuste où tout ne s’effondre pas à la moindre manipulation. Il arrive souvent par exemple que tandis que vous vous êtes efforcé de faire tenir l’ensemble du contenu de votre CV sur une seule page, il passe sur deux pages à l’impression. Cela arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le croit. Alors faites des tests et gardez de la marge, sinon tous vos efforts de mise en forme seront vite réduits à néant !

Sur les pages qui suivent, je vous propose deux exemples que je vous incite à consulter. Ce sont des maquettes qui vous montrent l’impression générale qui se dégage de CV ou l’information est bien ordonnée. Il doit se dégager la même impression générale des choix de mise en forme que vous aurez faits.

Les différents styles de CV


Il existe milles et une manières de présenter son CV, d’organiser les rubriques, d’occuper l’espace de la page ou des deux pages que vous allez utiliser. Parmi toutes ces variantes possibles, dont nous allons reproduire des illustrations dans la partie suivante, vous devez considérer qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de présenter son CV.

Les éléments de votre dossier de candidature doivent être personnels avant tout. Le choix des mots, le type de présentation que vous allez choisir, vont illustrer votre personnalité : « le style, c’est l’homme lui-même ». De même que nous aurons l’occasion de le dire à propos de l’entretien, dans la partie consacrée à cet effet, vous devez trouver dans cet exercice, marqué de règles et de conventions, les moyens d’illustrer ce qui vous caractérise. La présentation de votre CV est l’un des moyens de personnalisation de votre dossier de candidature.

L’utilisation des différentes polices de caractères


Si vous jetez un œil parmi les polices disponibles dans les différents traitements de texte du marché, vous serez frappé par la richesse et la diversité des options possibles. Il existe en effet une variété quasi infinie de polices de caractères possibles, de caractères spéciaux disponibles en série dans les logiciels de traitement de texte, ceci sans prendre en compte les logiciels spécialisés que vous pouvez installer sur votre PC et qui vont encore multiplier les possibilités de choix graphiques.

Tandis que par le passé ces possibilités graphiques étaient extrêmement limitées par les différentes techniques offertes, elles sont dorénavant quasiment illimitées. La question qui se pose maintenant est de savoir comment utiliser cette diversité intelligemment ?

Le conseil principal que je peux vous donner sur ce point est d’utiliser avec parcimonie cette possibilité qui vous est offerte. L’utilisation de ces possibilités techniques ne doit avoir qu’un seul but : valoriser votre candidature. Il faut trouver votre propre langage, votre propre mode d’expression dans l’utilisation des polices et vous y tenir. Là encore, utilisez l’effet zoom : ce que vous souhaitez valoriser dans le contenu de votre CV doit ressortir par l’utilisation des différentes polices de caractères.

Vous devez par ailleurs être attentif à conserver une certaine homogénéité dans l’utilisation des polices. Si vous décidez d’écrire le titre des rubriques avec telle police, dans telle taille de caractère, en gras et ombré ou en relief, tenez-vous-y pour l’ensemble des rubriques de votre CV. Il doit se dégager de la vision de l’ensemble de votre texte une impression d’harmonie, pas de désordre cacophonique !

Pour obtenir cette sensation d’harmonie à l’œil, évitez une trop grande diversité de styles. Lorsqu’au gras se mêlent l’italique, le souligné, l’ombré, le grisé, les couleurs, voire l’animation et ceci multiplié par l’utilisation abusive de nombreuses polices de caractères différentes, l’ensemble finit par devenir illisible.

Limitez-vous donc à quelques effets de style et restez cohérent quant à l’ensemble de votre CV. L’objectif n’est pas de démontrer votre virtuosité dans l’utilisation des traitements de texte (même si vous postulez comme assistante de direction), mais de mettre en valeur les points saillants de votre candidature.

L’originalité dans le CV


Nous l’avons déjà indiqué, l’originalité n’est pas une valeur très développée dans le domaine du recrutement. Ce que le recruteur cherche avant tout, c’est de l’assurance, des certitudes, sur le fait que vous êtes le bon candidat, qu’il ne va pas se tromper en vous choisissant. Nous aurons l’occasion d’y revenir lorsque nous parlerons des entretiens : dans le domaine du recrutement, il est souvent plus facile de mettre des doutes dans l’esprit du recruteur que des certitudes.

Dans ce contexte, les démonstrations trop marquantes d’originalité sont néanmoins souvent citées en exemple. Pourtant, en réalité, elles ne marchent pas. Ainsi on montre régulièrement dans les écoles des CV pliés en trois, écrits en rond, avec des dessins personnels, des photomontages, des CV animés, des CV filmés… Cela fait certes la joie des collectionneurs des perles du recrutement, mais leur efficacité n’est pas bonne.

Le recrutement est avant tout un acte où le respect des règles et des conventions est de mise. Ainsi tout ce qui va être de nature à créer des doutes dans l’esprit du recruteur est à rejeter. Une originalité trop marquée dans la mise en forme ou le contenu du CV (en dehors des quelques métiers cités plus bas) est donc à proscrire. Je crois que j’ai un peu refroidi tous ceux qui auraient été tentés par des expériences originales… !

Ce n’est pas l’objectif, après tout, comme nous l’avons déjà dit, la création d’un CV, ce n’est pas le remplissage d’un formulaire, il doit y avoir aussi de votre personnalité dans votre CV. L’essentiel est de savoir doser votre créativité pour être capable d’apporter dans cet exercice de convention et de normes votre touche personnelle. Comme nous l’avons vu en passant en revue le CV selon les différentes rubriques et comme nous le verrons plus loin, lorsque nous examinerons les exemples de CV, il existe de multiples manières de faire preuve d’une certaine dose d’originalité pour exprimer, dans le cadre formel du CV, toute sa créativité et sa personnalité.

Il reste toutefois des métiers pour lesquels, à l’inverse, on recherchera plutôt des personnalités, des caractères, des créatifs. L’originalité, l’innovation vont devenir un atout. Les principaux métiers que nous pouvons citer sont ceux de la publicité, du design et du style, du développement, de la mode.

Bref tous les métiers où la créativité et l’innovation font partie intégrante des critères de recrutement. Dans ces cas de figure, l’originalité peut être de mise dans la mesure où elle sert votre objectif qui va être alors de valoriser votre créativité.

Pour tous les autres métiers, l’originalité en soi et pour soi ne paye pas. En revanche, la recherche par l’apport d’idées de mise en forme, d’organisation originales du CV peut être un élément de mise en valeur des candidatures.

Les différentes « écoles » de présentation du CV


Il existe deux grandes écoles de présentation des CV : ceux où la présentation des expériences est chronologique, ceux où la présentation est anti-chronologique.
Ce que j’ai pu observer dans l’ensemble des CV que j’ai examiné et à travers les interviews de recruteurs que j’ai effectuées, c’est qu’environ :
• 70 % des CV sont présentés de manière anti-chronologique ou rétro-chronologique ;
• 15 à 20 % sont un mélange de compétences et d’anti-chronologique ;
• 10 à 15 % des CV sont présentés de manière chronologique.

On peut donc dire que la norme actuelle est le CV anti-chronologique, tandis qu’il y a encore une dizaine d’années, les CV chronologiques étaient plutôt dominants. Les institutions d’aide à la recherche d’emploi (ANPE, APEC…), dans leurs différentes publications, incitent d’ailleurs au respect du modèle anti-chronologique.

La présentation anti-chronologique


Cette présentation est donc la plus courante. C’est également celle que je vous conseillerais d’adopter. Pas seulement parce qu’elle est majoritaire et qu’il s’agirait une fois de plus de respecter les normes établies, mais aussi parce que c’est la forme qui met le mieux en valeur vos expériences.

Dans ce style de présentation, on part de l’expérience la plus récente, et plus on descend dans la lecture du CV, plus on s’éloigne dans le temps. Souvent dans la lecture, ou au cours de l’entretien, le recruteur partira du bas de votre CV et remontera progressivement vers le haut pour atteindre l’expérience la plus récente.

Ce faisant, il examinera la cohérence du parcours, la progression dans les responsabilités ou le contenu des postes, l’articulation entre les différentes expériences.

L’intérêt principal de ce type de présentation est que vous mettiez en avant vos expériences les plus significatives, celles qui valorisent le mieux votre profil et qui sont généralement les plus récentes.

Le travail du recruteur qui recherche avant tout la cohérence entre son besoin et votre profil s’en trouvera donc facilité.

La présentation chronologique


C’est une forme de présentation du CV qui est un peu passée de mode comme nous l’avons déjà dit plus haut. Dans la plupart des cas que j’ai pu observer, il s’agissait essentiellement de personnes très expérimentées. Ce mode de construction du CV consiste à présenter ses expériences en partant de la plus ancienne et en descendant, dans la lecture du CV, vers la plus récente.

Ce mode de présentation vous amène donc à mettre en avant vos premiers postes, qui ont en général des durées courtes et dans lesquelles vos responsabilités n’étaient pas significatives (stages, premier emploi). À l’inverse de la présentation précédente, cela oblige le recruteur à des allers et retours dans la lecture du CV. Par ailleurs, dans le cas d’un CV multipage (ce qui est souvent le cas de ce type de présentation), cela oblige le recruteur à tourner les pages du CV pour trouver ce qu’il recherche.

La présentation mixte


Il s’agit dans cette forme de CV de prendre les compétences comme guide de description des expériences. Ce type de présentation se développe sous l’effet des pratiques de gestion des compétences dans les entreprises et du développement des bilans de compétences ou des bilans professionnels.

Ainsi, les « adeptes » de cette forme de présentation regroupent leurs expériences en fonction de leur contenu sans tenir compte de leur chronologie. Même si, conceptuellement, l’idée est intéressante, je vous déconseille d’utiliser ce type de présentation qui tend à amener de la confusion pour le lecteur. Ce type de présentation oblige en effet le lecteur à recomposer votre expérience pour retrouver la chronologie et ce n’est pas toujours très facile.

En revanche, si vous tenez absolument à construire un CV qui soit orienté autour de vos compétences, je vous conseille de le faire sous une rubrique spécifique, construite sur une demi-page dans laquelle vous pourrez regrouper vos expériences selon une logique de compétence. Cette partie constituera un résumé original de vos expériences regroupées en fonction de leur contenu et non de leur chronologie. Mais il est indispensable de conserver également dans votre CV une description classique et anti-chronologique de vos expériences.





Vos différents types de CV


Les CV pour des candidatures spontanées


Ce n’est pas parce que vous ne connaissez pas les postes à pourvoir dans les entreprises dans lesquelles vous postulez spontanément que vous devez envoyer un CV type !

Une PME n’attend pas la même chose dans votre domaine, quel qu’il soit, qu’une grande entreprise. Une entreprise industrielle n’attend pas les mêmes choses, dans des fonctions équivalentes, qu’une entreprise commerciale ou de services. Vous devez donc rechercher, pour le type d’entreprise dans laquelle vous souhaitez postuler, ce qui peut être particulièrement intéressant dans votre candidature.

C’est à partir de cela que vous devez reconstruire votre CV. Vous devez relire votre expérience, ré-envisager vos compétences sous cet angle et trouver tous les moyens pour valoriser ce qui pourra être important pour reformuler chaque point de votre CV. Si vous ne voulez pas transmettre votre CV pour rien, faites attention au mode de diffusion.

Rien n’est plus énervant pour un chargé de recrutement que de recevoir un dossier de candidature type qui a manifestement été transmis à 50 autres personnes sous la même forme. Lorsque vous transmettez votre dossier de candidature par e-mail de manière « massive », prenez soin de masquer les autres destinataires et pour les erreurs à ne pas commettre, reportez-vous au chapitre de ce livre sur le recrutement par Internet.

Dans le cas d’une candidature spontanée, vous devez être vigilant sur le contenu de l’éventuelle rubrique sur votre projet professionnel. Dans la mesure où vous ne connaissez pas les postes à pourvoir dans cette entreprise, vous devez trouver une formulation large qui ne vous ferme pas des portes que vous n’auriez pas envisagées.

Les CV en réponse à des annonces


Lorsque vous répondez à une annonce, vous disposez d’informations supplémentaires. Soit vous connaissez le type de poste pour lequel vous postulez ; soit vous avez les moyens, sous réserve d’une enquête préalable, d’obtenir des informations sur le contenu du poste. Vous pouvez par ailleurs puiser dans le texte de l’annonce toutes les informations qui vont vous permettre d’orienter le contenu de votre CV pour y mettre en valeur les éléments de votre parcours qui sont convergents avec le profil recherché.
Il vous faut, pour cela, « décrypter » l’annonce pour en dégager les éléments qui vont vous permettre de construire votre CV.

Le CV au fil de la carrière


Ce qui différencie le CV au fil de la carrière est bien évidemment la place qu’occupera l’expérience professionnelle. Les règles applicables au CV ne sont, toutefois, pas différentes suivant l’âge ou l’expérience que l’on a acquise.

En revanche, il y a un certain nombre de trucs et astuces auxquels il faut penser en fonction de la catégorie dans laquelle on se trouve, je vous propose dans cette courte partie de vous les rappeler. Nous allons distinguer quatre types de CV en fonction de l’expérience professionnelle acquise : les débutants, les juniors, les seniors et les CV pour les fins de carrière.

La frontière entre les juniors et les seniors est plus difficile à définir. Compte tenu de l’allongement prévisible de la vie professionnelle, il faudra probablement inventer des catégories intermédiaires entre les juniors et les seniors au cours des prochaines années.

Le CV du premier emploi


Dans le CV du premier emploi, ou du débutant, la formation de base est souvent mise en exergue et c’est d’ailleurs le plus souvent sur cette dimension que va se faire le tri des CV. La difficulté classique du débutant dans sa première recherche d’emploi est de réussir à répondre à des offres d’emploi où il est le plus souvent demandé une première expérience.

Combien de fois ai-je entendu un jeune déclarer : « mais comment peut-on être à la fois débutant et avoir de l’expérience ? ». La principale difficulté des CV des débutants est justement de trouver le moyen de valoriser les courtes expériences acquises pour les renforcer. Il est important de veiller à la taille respective des rubriques Formation et Expérience. La partie Expérience doit toujours avoir plus d’importance dans le contenu du CV que la partie Formation.

Pour y parvenir, vous allez devoir développer, comme s’il s’agissait de véritables expériences professionnelles, vos stages, vos jobs d’été ou d’étudiants, pour faire en sorte que vous apparaissiez aux yeux des recruteurs comme une personne ayant déjà été confrontée à la vie professionnelle et à ses contraintes. Il est admis pour les débutants de faire figurer dans la partie Expériences des éléments comme les mémoires, les travaux de recherche.

Enfin, même étant débutant, vous pouvez répondre à toutes les annonces de postes requérant moins de 5 ans d’expérience. Si les entreprises demandent toujours une première expérience, la plupart du temps les CV de vrais débutants sont également examinés.

Le CV junior


Nous allons définir arbitrairement le junior comme une personne ayant moins de 10 années d’expérience professionnelle. Contrairement au débutant, le junior a une expérience à valoriser.

Selon la durée de celle-ci, les conseils que nous pourrons donner sont à puiser sous la rubrique précédente ou sous la rubrique suivante. La première des recommandations que nous pouvons donner au CV junior est de limiter la taille du CV à une page. Rappelons que c’est au candidat de tirer le meilleur et le plus valorisant de son expérience et non au recruteur de le rechercher.

S’il est admis que pour des personnes très expérimentées le CV puisse dépasser une seule page, ce n’est pas le cas des juniors.

En fonction de la durée des expériences, une question va se poser qui concerne l’emplacement de la rubrique formation. Lorsque les expériences sont vraiment significatives, la formation peut être reportée en bas de page.

Cela met en valeur le fait que ce qui vous caractérise désormais c’est moins votre niveau ou la qualité de votre formation initiale que le contenu de votre expérience.

À l’inverse, si votre expérience n’est pas suffisamment riche, non significative ou qu’elle ne permet pas encore de caractériser votre profil, préférez, à l’instar des débutants, une mise en valeur de votre formation dans la partie haute de votre CV.

Le CV senior


Nous allons définir arbitrairement le senior comme une personne ayant plus de 10 années d’expérience professionnelle. L’enjeu principal des CV de personnes expérimentées c’est la capacité de synthèse dont ils doivent faire preuve. Plus l’expérience est longue, plus il devient nécessaire d’effectuer des choix dans ce qui doit être développé ou ce qui doit être omis.

Au-delà de 10 années d’expérience ou de 5 ou 6 postes différents, il est impossible de tout faire figurer dans votre CV sans que votre dossier de candidature ne devienne un roman.

Or, votre CV doit conserver une taille raisonnable quelle que soit la durée de vos expériences professionnelles. Idéalement, un CV devrait toujours tenir sur une seule page, mais au-delà d’une certaine durée d’expérience, cette limite n’a plus de sens, car elle conduirait à limiter de manière exagérée le contenu de ce que vous pouvez exprimer. Dès lors, il est admis de dépasser une page et d’aller jusqu’à trois pages.

Mais dans ce cas également, vous devez veiller à mettre l’essentiel dans votre CV, et à omettre l’accessoire. Le travail d’auto-bilan que je vous ai suggéré de faire doit vous permettre d’effectuer ce tri et de trouver les moyens d’être synthétique tout en valorisant la totalité de vos expériences.


Le CV des fins de carrière


Nous allons définir arbitrairement les personnes en fin de carrière comme des personnes ayant plus de 30 années d’expérience professionnelle. Les problèmes évoqués plus haut sur le choix du contenu de l’expérience qui figureront dans le CV vont se poser avec encore plus d’acuité.

Mais les règles sont les mêmes : il s’agit de bien analyser chacune des expériences et de trouver les formulations qui vous permettront d’exprimer l’essentiel de cette expérience tout en faisant preuve de capacité de synthèse. Un « truc » qui peut être utilisé à la fois pour les CV de seniors et pour les CV de fin de carrière, est de consacrer la première page de votre CV à un résumé de l’ensemble de votre dossier de candidature.

Vous pourrez ainsi y faire figurer outre votre état civil, une référence à votre formation, à vos principaux domaines de compétences et à un résumé des postes occupés et des entreprises ou organisations dans lesquelles vous avez exercé vos talents.

Ce résumé de votre CV doit permettre au recruteur d’aller à l’essentiel, de trouver ce qui va l’intéresser en lien avec son besoin et l’inciter à une lecture plus approfondie des autres éléments de votre CV.

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